Légitimes et glorieux, festifs et
fraternels, fruits d’une » raison » attendue par les siècles : c’est
ainsi que sont habituellement présentés les événements de ce qui fut
aussi l’une des périodes les plus sanglantes de l’histoire, inaugurant
tragiquement une succession de révolutions et de conflits qui marquèrent
l’Europe jusqu’au milieu du XXe siècle. Il est toujours dans l’intérêt
d’une nation de faire briller quelques mythes fondateurs et dans
l’intérêt de ceux qui ont pris le pouvoir de masquer la violence et
l’arbitraire sur lesquels ils ont assis leur domination. Mais l’histoire
ne s’écrit pas comme la mythologie, et son exigence de vérité ne
devrait pas s’encombrer de visées utilitaristes. Cet ouvrage n’entend
pas » noircir » des faits qui témoignent par eux-mêmes. Cette violence
inouïe – qui pourtant se réclamait des Lumières – produisit une onde de
choc telle qu’elle devait s’étendre sur plusieurs générations. Elle
entraîna avec elle, sur le phénomène révolutionnaire, toute une série
d’œuvres et de réflexions critiques dont on dénie trop vite, souvent, la
légitimité.
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